EN VIE, Chemins dans la langue de Pierre Guyotat
présentation
mise en scène et adaptation : Sébastien Derrey
d’après Progénitures, Coma, Explications et Formation, de Pierre Guyotat, les Histoires
Naturelles de Buffon et L’Esprit des lois de Montesquieu)
avec : Jean Boissery, Frédéric Gustaedt, Catherine Jabot, Sébastien Derrey
lumière : Raphaël de Rosa
scénographie : Sallahdyn Khatir
vidéo : Yoana Urruzola
costumes : Elise Garraud
son : Sébastien Derrey
administration : Silvia Mammano
production : migratori K. merado;
coproduction : ARCADI et le CCN de Rillieux la pape/cie Maguy Marin ; avec l’aide à la production de la DRAC île de France.
coréalisation : Théâtre de l’Echangeur à Bagnolet
résidences et présentations à Ramdam,Ste-Foy-lès-Lyon, au CCN de Rillieux la pape/cie Maguy Marin ; au CENT QUATRE, Paris, et à La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon.
création le 14 juin 2010 au Théâtre l’Echangeur, Bagnolet
durée : 1 h 30
J'avais devant moi cette langue, cette composition, tout ce travail par lequel je touchais quotidiennement aux limites et aux grandeurs de notre langue française, donc aux limites et aux grandeurs du peuple qui l'a faite, de ce peuple dans son ensemble, de tous les peuples qui l'ont constituée à toutes les époques de son histoire. J'ai compris alors, à nouveau, beaucoup sur la France. Ça a été une descente, quelquefois très douloureuse, un peu vertigineuse, une crise véritable, au sens où l'on dit crise métaphysique…
Explications, Pierre Guyotat
Il s’agit d’inviter à un cheminement dans l’œuvre de Pierre Guyotat. Au centre de ce projet il y a le verbe de Progénitures, livre de voix écrit en versets, où la langue française se trouve ressourcée, réveillée, re-rythmée, ré-accentuée. Pétrie entre autres par les patois, les parlés immigrés, les classiques, la langue se recharge de mémoire et déploie ses couches géologiques. Son histoire troublée. Un cœur furieusement vivant bat à l’intérieur du ventre de la mère patrie.
On se trouve obligé de retourner à l’enfance. Aller à l’aveuglette, bégayer. Réapprendre à lire, à écouter. Revenir à un début de la parole, de l’écriture. Guyotat invente la figure du putain, esclave absolu, sans statut, ni état d’être. Mais pourvu du verbe le plus libre. La langue se fait chant, épopée. Devant l’énormité et la fureur du monde, des fils se rêvent avant la naissance de leur père, une caissière de bordel accompagne clients et putains, prophétise. Le monde est marqué à jamais par la douleur de l’esclavage et la séparation des espèces : fil rouge de l’Histoire nourrie de la violence de l’homme et de ses peurs.
C’est un parcours libre où la langue archaïque de Progénitures est mise en rapport avec d’autres textes (des extraits de l’œuvre récente de Guyotat et parfois de Buffon ou Montesquieu), qui sont là en contrepoint.
Sébastien Derrey
te bats ton cœur d’dans la tenebr’
Progénitures, Pierre Guyotat
ne Temps n’Espaç’, l’rythm’, enfin !
Progénitures, Pierre Guyotat
historique
du 14 au 26 juin à l’Echangeur, Bagnolet
présentation publique le 21 mai à Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, à la suite d’une période de résidence
présentation publique le 24 avril au Centquatre, à Paris, à la suite d’une période de résidence
présentation publique le 2 avril au Centre Chorégraphique National de Rilleux-la-Pape, à la suite d’une période de résidence
2009
présentation publique le 3 octobre à Ramdam, Sainte Foy lès Lyon, à la suite d’une période de résidence
photos
presse
…Ce spectacle est donc une très belle ode à la filiation, agrémentée d’une pointe d’humour buffonesque, et un travail dans la langue qui mérite qu’on s’y attache, et qu’on prenne le temps d’en apprécier toute la grandeur et l’humilité.
Culturopoing.com, Marion Oddon, le 16 juin 2010 (lire l'article)