Mannekijn, de Frédéric Vossier
présentation
texte : Frédéric Vossier (Editions Quarttet)
mise en scène : Sébastien Derrey
avec : Frédéric Gustaed (L'homme), Catherine Jabot (La mère), Nathalie Pivain (La fille)
son : Régis Sagot
lumière : Rémi Godfroy
scénographie : Sallahdy Khatir
costumes : Elise Garraud
régie lumière : Coralie Pacreau
régie son : Sébastien Derrey
administration : Silvia Mammano
diffusion : Sébastien Lepotvin
production : migratori K merado | Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication DRAC île-de-France et l'aide à la diffusion d'ARCADI.
coréalisation : migratori K. merado, le Théâtre de l’Echangeur à Bagnolet et Anis-Gras à Arcueil
résidences à Ramdam Sainte-Foy-Lès-Lyon; au Cenquatre, Paris et à Anis Gras, Arcueil.
création le 5 janvier 2012 au Théâtre l’Echangeur, Bagnolet
durée : 1 h 15
Mannekijn a été repris en diptyque avec Tahoe au Studio-Théâtre de Vitry et à l'Echangeur.
Mannekijn et Tahoe ont été soutenus jusqu’en décembre 2015 pour la diffusion par la Charte Interrégionale de diffusion Artistique (Onda, ARCADI/Île de France, Réseau en Scène/Languedoc-Roussillon, OARA, Odia/Normandie, et Spectacle Vivant en Bretagne).
Mannekijn, sa pièce la plus à l’eau de rose selon Frédéric Vossier, est un théâtre de marionnettes vivant. Les clichés encombrent les têtes et collent les corps. S’y joue une description implacable de la violence de la domination, de son mécanisme. Au niveau moléculaire des mots on voit comment le langage devient instrument de la violence. Une déshumanisation est à l’œuvre. Malmenés, vulnérabilisés par la parole, les personnages ont des identités flottantes. Mots d’ordre, clichés, images publicitaires les recouvrent et rendent la perception de leurs vies très précaire. Derrière cette pellicule glacée perce pourtant la fragilité des corps et l’indéfini des vies.
Une mère rend visite à sa fille qui entretient une relation de couple très trouble avec un footballeur espagnol déchu. Cette ancienne star du football est l’objet de toutes ses curiosités. On ne le voit pas pendant longtemps. On l’attend. On l’imagine. Il n’apparaît que brièvement. Son apparition grotesque ébranle tout ce qu’on croyait établi. C’est un renversement. Quelque chose se trouble et notre regard en est contaminé.
Le néerlandais « mannekijn » a donné « mannequin ». L’étymologie dit : « petit homme », figure, « forme humaine », apparence, représentation de l’homme sous toutes ses formes, poupée, pantin, marionnette, statuette, figurine, avatar, point de jonction entre l’inanimé et l’animé, entre la chose et l’humain, entre le faux et le vrai.
Sébastien Derrey
historique
du 8 au 9 juin, en diptyque avec Tahoe, au Studio-Théâtre de Vitry, Vitry sur Seine
du 16 au 19 décembre, à l’Echangeur, Bagnolet en diptyque avec Tahoe
2012
du 5 au 15 janvier, à l’Echangeur, Bagnolet
du 17 au 25 avril, à Anis Gras, Arcueil
du 25 au 30 septembre, à Anis Gras, Arcueil
du 25 au 29 octobre, à l’Echangeur, Bagnolet
en août résidence à Ramdam (Sainte Foy lès Lyon)
en décembre résidence au Centquatre, à Paris
photos
vidéos
presse
Un trio familial se déchire entre cris et non-dits. Troublant. Cela pourrait être un huis clos psychologique mais Mannekijn est plus intrigant que cela. Cela pourrait être un vaudeville mais le comique s'enraye souvent, et l'on ne sait pas très bien s'il faut rire ou s'inquiéter.
Libération, René Solis, 07 janvier 2012 (lire l'article)
Le jeu des comédiens, le texte, la mise en scène tendent vers là où ça dérange, où ça perturbe, où ça se déglingue, où ça grince, où ça dégringole. La loufoquerie, la cocasserie sont tout aussi à fleur de peau que la brutalité.
Mediapart, Martine Silber, 09 janvier 2012 (lire l'article)
C'est glaçant et drôle. Un langage à la fois économe, feutré, chargé de silence, de violence concentrée, avec des échappées soudaines d'un inconscient sidérant. Une impression d'un monde au bout du rouleau, rendu avec une précision délectable par les trois comédiens. La mise en scène est exemplaire, la pièce mérite absolument le voyage.
Théâtre du blog, Christine Friedel, 09 janvier 2012 (lire l'article)
Vossier, loin de fermer les portes, ouvre d'étroites vannes où coule un mince filet de révélation dans un climat distillant l'angoisse à petites doses.
Rue89, JP Thibaudat, 10 janvier 2012 (lire l'article)
Un jeu fin et délicat pour une mise à mort cruelle de l’Homme.
Le Singe Hurleur, Marion Oddon, janvier 2012(lire l'article)
Une pièce forte sur la femme, la mère et la bimbo. Sébastien Derrey signe une belle mise en scène [qui] a su saisir le climat d'angoisse qui traverse à peu de mots les personnages.
La Scène, Anne Quentin, n°67, hiver 12-13
Revue de presse Tahoe-Mannekijn complète (PDF)